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C'est aux sciences qu'il appartiendrait désormais d'éduquer. La conviction positiviste ne va pourtant pas sans trouble. Les sciences, en ce début de sičcle, constate Durkheim, n'occupent toujours pas dans l'éducation et la culture la place qui leur revient. Pourquoi cette anomalie dans la civilisation industrielle et scientifique, dans notre modernité éducative? Le devenir du modčle éducatif conforme au temps des sciences dessine une bien étrange figure: constamment suspendue ŕ la promesse d'un avčnement toujours différé, et comme habitée du spectre de sa propre impossibilité. Héritiers des Lumičres, nous autres éducateurs avons longtemps cru que la science apportait la bonne réponse ŕ la question de l'éducation et de l'émancipation. Nous pressentons ŕ présent, et la philosophie positive nous éclaire paradoxalement ŕ cet égard, qu'elle constitue aussi un problčme pour l'éducation. Quelle place faut-il faire et quel sens faut-il donner aux sciences dans l'éducation pour que l'éducation soit encore possible? Telle et bien la question fondamentale que le positivisme d'Auguste Comte enjoint de poser. Elle peut paraître étrange, et inconvenante. Nous devons néanmoins encore la poser, aujourd'hui. Le sens męme d'une émancipation par la connaissance en dépend.